Les recommandations d'une étude européenne sur le rail contredisent le modèle de scission en deux sociétés proposé par le ministre des Entreprises publiques, Paul Magnette (PS), pour le chemin de fer belge. D'après cette étude, ce modèle serait inadapté à la densité du réseau belge, peut-on lire samedi dans le quotidien l'Echo.
En outre, l'étude, réalisée par Inno-V et commandité par la Communauté européenne du rail (CER), estime que la séparation dite "verticale" en deux entités distinctes peut "conduire à des coûts additionnels résultant de la complexité des interfaces, du dédoublement des services, des coûts de négociation...". L'étude ne voit donc guère d'avantages financiers à la scission par rapport aux autres modèles.
Paul Magnette a promis de boucler la réforme du rail avant la fin de l'année. Une rencontre entre le ministre, favorable à une structure bicéphale, et les les syndicats qui appellent à une structure intégrée, a notamment eu lieu jeudi mais n'a pas livré de résultats probants.
L'entrée en vigueur du nouveau système est prévue pour 2013. L'agenda est serré. D'une part le groupe SNCB prend l'eau en raison d'une dette de plus de trois milliards d'euros creusées par les activités fret. D'autre part, la Belgique doit se doter d'un chemin de fer prêt à s'ouvrir à la concurrence. Le dossier est politiquement très sensible, tant au niveau fédéral qu'européen. La Commission européenne doit présenter avant fin décembre un ensemble de propositions législatives pour la libéralisation du transport national des passagers.
"Moi aussi je veux intégrer", rappelle Paul Magnette
Le ministre des Entreprises publiques Paul Magnette a rappelé samedi la volonté qui est la sienne d'intégrer les entités du groupe SNCB et demandé de ne pas dépeindre sa réforme comme un projet de scission.
Paul Magnette n'a pas encore pris connaissance de l'étude relayée ci-dessus, mais il s'étonne que l'on dépeigne la réforme comme un projet de scission. "Les deux sociétés (SNCB voyageurs et Infrabel, le gestionnaire du réseau, ndlr) existent déjà ! Actuellement, avec la Holding, on a un modèle à deux entités et demie", fait observer le ministre, interrogé en marge des rencontres d'été du PS au Grand Hornu.
"Moi aussi je veux intégrer, en supprimant la Holding, en ayant un statut unique, une convention paritaire unique, un régulateur unique, etc.", rappelle-t-il. "Il faut une seule société de chemin de fer en donnant la primauté à la SNCB, et une autre qui travaille pour elle!", résume le ministre.
La réforme de la structure du groupe SNCB est un des gros dossiers que Paul Magnette souhaite boucler avant la fin de l'année, époque à laquelle il quittera le gouvernement fédéral s'il est en position de devenir bourgmestre de Charleroi après les élections communales.
Belga